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En couverture d’Europa Star Numéro d’Octobre - 5/2011:
Le retour toujours plus marqué de Tudor

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October 2011


Depuis 2009, Tudor, dont le nom est déposé en 1926 mais dont le véritable acte de naissance date de 1946, a été vigoureusement repositionnée (à propos de l’histoire de Tudor, créé par Hans Wilsdorf, lire le numéro 5/10 d’Europa Star ou consulter www.europastar.com). Ce repositionnement qui intervient après quelques années durant lesquelles l’essence et l’identité de la marque s’étaient quelque peu diluées, a été mené non seulement “tambour battant”, mais avec une maestria certaine par une équipe jeune, décidée à démontrer que la marque peut, en s’appuyant sur sa propre histoire, reprendre sa place originale et forte dans le concert horloger. Renouant ainsi avec son identité fondatrice, faite d’un subtil mélange entre technicité, robustesse et classe, Tudor est pleinement de retour sur le vaste échiquier des marques horlogères avec une offre clairement identifiable, des modèles marquants et une communication entièrement renouvelée. Une communication qui cherche à transmettre ce mixe particulier de performance, d’élégance qui est au fondement de l’identité profonde de Tudor.

S’étant ainsi affranchie de la puissante tutelle identitaire de Rolex – dont elle n’est plus en rien le reflet atténué qu’elle fut au cours de certaines périodes de son histoire – Tudor a profondément renouvelé son public. Sa clientèle la découvre désormais pour ce qu’elle est devenue: une marque extrêmement dynamique, qui s’adresse à un public jeune, urbain, cosmopolite; un public sensible à la sportivité comme au design; un public attentif aux qualités horlogères telles que la fiabilité, la robustesse et la précision, pour autant que celles-ci s’expriment avec style et élégance! Un public pour qui, enfin, une montre est aussi un vecteur d’émotion.

En couverture d'Europa Star Numéro d'Octobre - 5/2011: Le retour toujours plus marqué de Tudor TUDOR HERITAGE ADVISOR

La Tudor Heritage Advisor

Une montre telle que la nouvelle Tudor Heritage Advisor, lancée ce printemps 2011 à Baselworld, vient parfaitement illustrer cette démarche. Cette stratégie, devrait-on-dire, plus précisément.

Le modèle original de l’Advisor remonte à 1957. A l’époque, c’est une montre d’un diamètre de 34mm - normal pour l’époque - dont le mouvement automatique est doté d’un module additionnel qui anime une fonction réveil. Celui-ci se règle par le biais d’une couronne à 2h, l’heure de réveil étant pointée par une aiguille en forme de flèche rouge.

La nouvelle Tudor Heritage Advisor de 2011 s’en inspire directement, tout en la revisitant de fond en combles. Si “l’esprit vintage” qui s’en dégage immédiatement est patent, elle a cependant bien changé techniquement comme esthétiquement. Toujours activée par un mouvement automatique à remontage automatique dotée d’un module de réveil additionnel spécifiquement développé par Tudor, elle est passée à présent à un diamètre de 42mm. Mais elle reprend la forme et les proportions de la carrure originale, la pureté de la lunette, l’élancement des cornes, tout en y ajoutant une vigueur, une tension nouvelles. Son cadran est cependant plus technique, sur lequel figurent à présent les indications supplémentaires de la réserve de marche du réveil, par disque à 3h, du quantième par aiguille, à 6h, ainsi qu’une indication on/off de l’activation du réveil, dans un guichet situé à 9h. Cette activation est enclenchée par un poussoir placé à 8h, sur les flancs du boîtier. Celui-ci, en titane et acier, joue de ses finitions polies et satinées et est monté sur un bracelet acier ou cuir alligator, avec boucle déployante et fermoir de sécurité.

Mais l’Heritage Advisor a plus d’un tour dans son sac: elle vient avec un second bracelet, en tissu, avec boucle ardillon.

Nul doute que ces fameux bracelets en tissu développés depuis deux ans environ par Tudor ont très sérieusement compté dans le succès rencontré par la marque et dans l’intérêt renouvelé qu’elle a suscité. Développés en collaboration avec une manufacture d’art spécialisée dans le ruban artisanal, ces bracelets de tissu, si fins et si légers et pourtant si solides et résistants, offrent sous un aspect “vintage” fort apprécié, un avantage fonctionnel évident. Et sont devenus dès à présent un signe identitaire fort de la marque et du nouvel esprit Tudor

Tudor Fastrider, les gènes sportifs de la marque

Si l’Advisor peut ainsi être portée, pour le plus grand confort, avec un bracelet de soie naturelle, le nouveau chronographe Tudor Fastrider préférera quant à lui un bracelet tissé dans du polypropylène! Car avec la ligne Fastrider, on entre dans un autre univers identitaire de la marque: celui de la vitesse et du sport motocycliste. Ce chronographe équipé du calibre automatique TUDOR 7753, doté de 46 heures de réserve de marche, se présente dans un boîtier en acier de 42mm qui a été comme profilé pour la course, avec sa "structure filante et biseautée", comme le disent les responsables de la marque. Cette sportivité mécanique est renforcée par les cylindres en PVD noir dans lesquels sont insérés les poussoirs du chronographe, ou l’écusson de même matière qui encercle le correcteur de date à 9h sur la carrure. La lunette, satinée, est gravée d’une échelle tachymétrique, doublée, à l’intérieur du cadran, par un rehaut affichant la minuterie. Le décompte du temps et les petites secondes s’affichent sur trois compteurs noirs aux aiguilles teintées de rouge. Traversé par trois bandes verticales (reprises sur les bracelets en tissu) qui soulignent encore son appartenance au monde de la vitesse, le cadran du chronographe Tudor Advisor se décline à choix avec index biseautés ou chiffres arabes en appliques à double couche. De même, il est disponible en trois couleurs de cadran – noir, blanc ou argenté soleil – et peut être monté alternativement sur bracelet en acier à trois mailles, bracelet cuir à boucle déployante et nouveau fermoir de sécurité ou, bien entendu, sur tissu.

En couverture d'Europa Star Numéro d'Octobre - 5/2011: Le retour toujours plus marqué de Tudor TUDOR FASTRIDER, TUDOR FASTRIDER DUCATI

Partenariat avec Ducati

Quoi de plus logique et naturel donc que Tudor, avec cette nouvelle et très sportive Fastrider, scelle un partenariat avec une des marques de moto les plus prestigieuses: l’italienne Ducati. En dehors d’un état d’esprit comparable, les deux maisons partagent toute une série de faits – et de coïncidences. A commencer par leur date de création, 1926 pour toutes deux. Mais, seconde coïncidence, vingt ans vont passer pour les deux avant qu’elles ne sortent le premier produit qui fera leur renommée: Ducati ne fabrique son premier moteur, le fameux “Cucciolo” qu’en 1946, tout comme, rappelons-le, Tudor, qui ne sort son premier modèle que cette même année, le célèbre Tudor Oyster. Puis, au fil des années, les effets d’écho entre une marque et l’autre se poursuivent: par exemple, tandis que Tudor sort son Chronographe Oysterdate, devenu aujourd’hui, l’ Heritage Chrono, Ducati présente sa moto Monster. Autre “coïncidence” en forme de date: en 2007, au moment où Tudor amorce son tournant stratégique en vue de conquérir une nouvelle visibilité, Ducati remporte pour la première fois le championnat du monde de moto GP, avec le doublé meilleur pilote et meilleur constructeur.

Mais si ces “coïncidences” existent, c’est parce qu’elles sont l’expression d’un fond, d’une philosophie du produit qui sont partagés. Pour les deux maisons, des notions telles que la solidité, la fiabilité, la résistance sont au centre des préoccupations. Et pour Tudor comme pour Ducati, cette exigence de technicité du produit ne saurait s’exprimer qu’avec style, dans l’ergonomie, dans l’originalité d’un design immédiatement identifiable alliant sportivité et raffinement, performance et élégance. Tout “naturellement” donc, le partenariat entre les deux marques s’est récemment scellé, et a été officiellement annoncé le 30 juin 2011 au Musée Ducati de Borgo Panigale, près de Bologne.

A partir de ce jour-là, Tudor est devenu le “Timing Partner” du constructeur italien de motos. Mais au-delà de cette collaboration effective, les deux marques déclarent "se sentir unies par une forte convergence d’objectifs" et entendent bien développer synergies et collaborations les plus larges possible.

Pour célébrer cette ouverture d’un nouveau chapitre, Tudor lance actuellement un modèle Fastrider spécial aux couleurs, rouge et noir, de la marque italienne qui, du cadran, se prolongent sur le bracelet de tissu (par ailleurs ce modèle, commémoratif mais non limité possède les mêmes caractéristiques techniques que les autres chronographes Fastrider).

Une rose féminissime

Bien décidés, comme ils l’affirment eux-mêmes, à “aller sur tous les segments”, les responsables de Tudor avancent aussi de nouvelles propositions à l’intention du public féminin. Comme ils le reconnaissent eux-mêmes, "l’âme de la marque est essentiellement masculine (bien que sur certains marchés notamment asiatiques, cette affirmation perde quelque peu de sa validité), mais est bel et bien décidée à s’ouvrir, grâce au travail sur le style – un des points forts de Tudor – à la femme. En lui proposant une montre véritablement pensée pour la femme…", précisent-ils aussitôt.

Et en effet, la nouvelle proposition féminine de Tudor, la Tudor Clair de Rose, est essentiellement, intrinsèquement féminine. La Clair de Rose n’a, il est vrai, rien d’une quelconque “réduction” de montre masculine. Elle est profondément originale, à commencer par son étonnante trotteuse des secondes en forme de rose ajourée. Cette aiguille – peut-on encore l’appeler ainsi – anime de son battement le cœur de la pièce, voilant et dévoilant les aiguilles elles aussi ajourées des heures et des minutes qu’elle surplombe, remisant quelque peu la lecture horaire au second plan. "Avec cette montre, nous voulons aussi aborder des territoires différents“, dit-on chez Tudor,”et notamment évoquer un rapport féminin au temps qui excède le seul temps comptable, la seule stricte mesure du temps".

Cette rose évidée (rappelons en passant que la rose est l’emblème de la famille royale des Tudor, et que, dès 1936, elle apparaît dans le logo de la marque Tudor, figurée à l’intérieur d’un bouclier) tourne au-dessus d’un très raffiné et sophistiqué cadran de nacre. Composé de deux plaques différentes de nacre (en versions dites Sky, White, Jade ou Tahiti Pearl) dont une est creusée, lui conférant ainsi une singulière profondeur, il reproduit des motifs stylisés de volutes inspirées des nuages. La rose existe aussi en version sertie et évoque alors une lune dans un ciel étoilé. Sur bracelet tissu, le dessin des volutes est repris sur un fond satin. La même douceur, la même rondeur président à la forme en coussin de son boîtier en acier ou acier et or rose (de 26 mm, 30 mm ou 34 mm de diamètre) surmonté d’une glace saphir bombée. La couronne de remontoir est comme prise dans un décor en boucle qui l’enveloppe et se termine par un cabochon transparent dans lequel “flotte” une rose Tudor. Outre le bracelet satin déjà évoqué, la Clair de Rose existe aussi sur bracelet “grain de riz” inspiré des années 50 ou sur bracelet tissu.

En couverture d'Europa Star Numéro d'Octobre - 5/2011: Le retour toujours plus marqué de Tudor CLAIR DE ROSE

D’immenses marges de progression

Au jour d’aujourd’hui, Tudor est distribuée sur environ 70 marchés. Selon les responsables de la marque – dont, depuis peu, tous les services, y compris la production, sont regroupés à Genève dans de nouveaux locaux entièrement aménagés aux couleurs et dans l’état d’esprit spécifique de la marque – la réponse tant du marché, des consommateurs finaux que des médias au nouveau cours pris depuis quelques brèves années par Tudor a été plus que positive: excellente. De très sérieux investissements ont été consentis et les marges de progression restent immenses: Tudor, très fort sur les marchés asiatiques, n’est pour l’instant pas encore présent ni aux USA, ni au Japon ni même au Royaume-Uni, patrie pourtant des Tudor!

“Un concentré d’humain”

Pour réaliser ses fameux bracelets en tissu, Tudor collabore avec une manufacture historique, un des derniers “rubaniers” artisanaux existant (confidentialité oblige, nous ne pouvons pas donner le nom de cette maison).

Etonnant de se rendre compte à quel point l’horlogerie, dans ses aspects manufacturiers les plus artisanaux, et un art comme celui de la fabrication de rubans, sont proches! Ici, comme dans l’horlogerie, le savoir-faire et la main de l’homme continuent à jouer un rôle essentiel, quand bien même ils s’associent à des technologies parfois ultra-modernes. Ainsi, si les rubans sont aujourd’hui dessinés sur ordinateur ou si leur fabrication peut faire appel à des matériaux de pointe, leur production artisanale se fait toujours sur d’aussi antiques que sophistiqués métiers à tisser. La souplesse et “l’intelligence” de la main restent fondamentaux, notamment dans la préparation, le lissage, la tension des fils qui viendront tisser le ruban. Ici aussi, comme en horlogerie, la minutie, la précision et la formation jouent un rôle capital et “les temps nécessaires” ne sauraient être compressés, sauf à l’être au détriment de la qualité. Autre troublante analogie: on dit d’un métier à tisser en action qu’il “bat”. Et pour connaître la solidité d’un ruban, on demande: “à combien bat-il?”. Ou, comme le dit la directrice de création de cette entreprise, “un ruban est un concentré de technique, d’esthétique, d’harmonie, de goût… un concentré d’humain.” Ne pourrait-on pas dire de même de l’horlogerie?

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Source: Europa Star Première Vol.13, No 5