Quel plateau! Imaginez côte à côte écrivains, cinéastes, hommes de théâtre, musiciens, danseurs, artistes, plasticiens comme John Baldessari, Tahar Ben Jelloun, Trisha Brown, Sir Colin Davis, Anne Teresa De Keersmaeker, Brian Eno, Hans Magnus Enzensberger, William Forsythe, Stephen Frears, Sir Peter Hall, David Hockney, Rebecca Horn, Anish Kapoor, Jiří Kylián, Toni Morrison, Mira Nair, Youssou N’Dour, Jessye Norman, Martin Scorsese, Peter Sellars, Álvaro Siza, Wole Soyinka, Julie Taymor, Saburo Teshigawara, Kate Valk, Mario Vargas Llosa, Robert Wilson, Zhang Yimou ou encore Pinchas Zukerman. Qu’est-ce qui les réunit, au-delà des continents et de leurs pratiques respectives? Tous ont été des Mentors du programme Mentor & Protégé Arts Initiative de Rolex.
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Initié en 2002, ce programme unique en son genre vise, selon Rolex, à “contribuer à la culture globale”. Une initiative qui s’inscrit dans le droit fil du credo de la marque: “encourager l’excellence individuelle”. Un credo qui trouve son application aussi bien au niveau publicitaire – avec les nombreuses annonces mettant en scène depuis des dizaines d’années des personnalités reconnues dans le monde entier pour leurs accomplissements dans leur domaine respectif – que dans le programme désormais célèbre Rolex Awards for Enterprise. Un programme qui, depuis plus de 35 ans, soutient des initiatives personnelles innovantes, dans le monde entier, visant à “améliorer les conditions de vie ou protéger l’héritage naturel et culturel” de notre planète. Depuis son lancement en 1976, les Rolex Awards, qui sont attribués tous les deux ans, ont reçu 30’000 dossiers en provenance de 154 pays et ont récompensé 120 lauréats.
Le Rolex Mentor & Protégé Arts Initiative est en quelque sorte le petit frère de ces Rolex Awards. Mais son champ d’action touche uniquement à la culture. Cette année, à la danse, au cinéma, à la littérature, à la musique et aux arts visuels est venue s’adjoindre l’architecture. Tous les deux ans, un nouveau comité composé d’artistes et de praticiens de renommée mondiale établit une liste de mentors potentiels pour chaque discipline. Ceux-ci sont approchés par Rolex et, dès leur accord obtenu, un profil de protégé idéal – soit un jeune artiste - est établi conjointement avec eux. Ce profilage est important car le mentor devra consacrer au minimum six semaines de son précieux temps à son protégé.
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De son côté, les futurs protégés ne peuvent pas faire directement acte de candidature. Pour chaque discipline se réunit un panel d’experts qui identifie parmi les jeunes artistes du monde entier un certain nombre d’entre eux à qui il propose de soumettre leur candidature. Après examen par le panel, trois protégés potentiels sont proposés à chaque mentor qui les reçoit individuellement avant de faire son propre choix final. Ce choix personnel est à la base même de la notion de tutorat. Car, à la différence d’un enseignement académique allant dans un seul sens, de haut en bas, il s’agit plus ici d’un véritable échange, d’un dialogue entre générations et culture qui vise avant tout à aider le protégé à développer et affirmer son propre langage, plus qu’à reproduire un exemple, aussi inspirant soit-il.
Financièrement parlant, chaque protégé retenu reçoit 25’000.- CHF pour son année de tutorat, et une prise en charge de ses frais et dépenses de voyage. A la fin de l’année, chaque protégé est habilité à recevoir une somme additionnelle de 25’000.- CHF à consacrer à un nouveau projet spécifique. De son côté, chaque mentor reçoit une somme forfaitaire de 50’000.- CHF pour sa participation au programme.
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Nouveauté cette année, l’entrée en scène de l’architecture. Le mentor choisi pour cette discipline est Kazuyo Sejima. Tout auréolée du récent Pritzker Prize, le “Nobel” de l’architecture qu’elle a reçu avec son collègue Ryue Nishizawa avec qui elle a fondé l’agence Sanaa, à Tokyo, Kazuyo Sejima est une des figures les plus marquantes de l’architecture contemporaine. Avec son agence Sanaa, elle a récemment réalisé le Rolex Learning Center de l’Ecole polytechnique de Lausanne, une “bibliothèque du futur” en forme de longue vague, dont l’horloger a été le principal sponsor privé. Le protégé qu’elle aura choisi – un processus encore en cours au moment où nous rédigeons cet article - sera appelé à travailler avec elle au projet Home for All qu’elle a lancé avec d’autres fameux architectes japonais qui vise à offrir une réponse concrète à la crise du logement consécutive au tsunami qui a frappé les côtes japonaises en 2011.
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Kazuyo Sejima rejoint ses collègues des autres disciplines qui, pour cette édition en cours sont Margaret Atwood (littérature), Patrice Chéreau (art dramatique), Gilberto Gil (musique), William Kentridge (arts visuels), Lin Hwai-min (danse) et Walter Murch (cinéma).
Source: Europa Star Première Vol.14, No 6
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