La reprise de H. Moser & Cie par le groupe familial MELB Holding commence à porter ses fruits. Nommé il y a une année à la tête de la manufacture schaffhousoise, le jeune CEO Edouard Meylan s’efforce de changer la perception ultra-classique de la marque, certes très respectée dans le milieu horloger, mais jusqu’à aujourd’hui confinée dans une esthétique rigoureusement traditionnelle. Un vent nouveau souffle de toute évidence chez H. Moser & Cie. La preuve?

Elle nous arrive sous la forme d’une réinterprétation “électrochoc” du fameux Perpetual Calendar de la marque: un calendrier perpétuel d’une pureté sans égal, d’un fonctionnement d’une simplicité étonnante, en d’autres mots peut-être le plus beau QP du marché.

Mais outre les retards qui se sont accumulés lors de son lancement, son esthétique d’une rigueur toute protestante l’avait confiné à une clientèle d’absolus puristes.

Il nous revient aujourd’hui, identique mais méconnaissable. Tout habillé de noir, jusqu’au cœur de son mouvement, le Perpetual Calendar Black Edition prend une nouvelle vigueur toute contemporaine et démontre qu’on peut être de la plus grande élégance sans pour autant être habillé d’or rose.

Perpetual Calendar Black Edition by H. Moser & Cie

Tous les éléments constitutifs de la pièce originale sont là, que ce soit techniquement – le mouvement et son fonctionnement sont identiques – ou du point de vue du boîtier – les mêmes lignes subtilement tendues et sculptées -, mais l’impression qui se dégage de la pièce est radicalement renouvelée. En d’autres mots, plus directs, la pièce est devenue “sexy”.

Côté mouvement, le traitement noir des composants, terminés par ailleurs avec le même très haut soin artisanal, met spectaculairement en scène l’architecture du mouvement sur lequel se détachent avec force le rouge des rubis en chatons qui sont un des signes identitaires traditionnels de la marque.

Premiers signes

Mais ce n’est là qu’un des premiers signes du changement qui est en train de s’opérer chez H. Moser & Cie. A Bâle, on peut découvrir une nouvelle collection, la collection Venturer, qui, esthétiquement, fleure bon les années soixante. En forme de galet, cette nouvelle montre totalement épurée, se remarque à son verre de type “Glassbox” qui lui confère un aspect résolument vintage. Sous ce dôme, le cadran lui aussi bombé n’arbore que deux aiguilles centrales, une petite seconde retravaillée, et des index bâton de la plus grande finesse. Le mouvement lui-même a été également retravaillé et le nombre de gravures qui y figurent drastiquement réduit de façon à lui conférer également la plus grande sobriété.

A terme, nous déclare Edouard Meylan, “nous voulons disposer de trois collections, la collection classique que l’on connaît, cette nouvelle collection”vintage" et, pour plus tard, une troisième collection en titane qui proposera des montres plus ’quotidiennes’. Au niveau prix, nous n’avons procédé à aucune augmentation et sommes toujours très compétitifs. Mais nous avons fait un immense travail en amont de façon à drastiquement rationnaliser toute notre production ainsi que le montage de nos six calibres maison. Pour y parvenir, il a fallu faire un peu de re-engineering de nos calibres afin de trouver des synergies entre eux et de simplifier leur montage qui était bien trop complexe et coûteux. Pour la suite, il faut aussi s’attendre de notre part à des innovations techniques et à des pièces qui feront très certainement parler d’elles.“Nouvelle campagne, nettoyage des marchés et redéploiement, nouveaux instruments de monitoring quotidien du sell-out, filialisation de la distribution à Hong Kong et prochainement aux USA… les temps sont à la restructuration globale de l’action de la marque.”Depuis novembre, une nouvelle dynamique s’est mise en place, nos équipes ont compris les enjeux et une nouvelle forme d’enthousiasme règne désormais, une nouvelle créativité. Nous avons aussi concédé de gros investissements marketing et sentons que nos marchés reprennent, que H. Moser & Cie redevient désirable", affirme Edouard Meylan. C’est tout ce qu’on peut souhaiter à cette très belle marque.

Source: Europa Star April - May 2014 Magazine Issue