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En couverture du Magazine Europa Star Août/Septembre 2014: Jaeger-LeCoultre - Quand la “démesure” est toute mesurée

August 2014



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Hybris Mechanica 11 - Master Ultra Thin Minute Repeater Flying Tourbillon

Pour les Grecs anciens, l’hybris était une faute. C’était le signe de la démesure, de l’excès, de l’orgueil de l’Homme défiant les Dieux. En regroupant ses réalisations mécaniques les plus marquantes sous la dénomination provocante d’Hybris Mechanica, Jaeger-LeCoultre fait-il preuve de démesure, d’excès et d’orgueil?

On pourrait un instant le soupçonner mais la Master Ultra Thin Minute Repeater Flying Tourbillon, 11ème réalisation à venir prendre place dans cette très exclusive famille des Hybris Mechanica, est là pour démontrer tout le contraire. Car parfois la “démesure” est en vérité une quête absolue de la “mesure”. Tel est le cas ici. Tentons de le démontrer.

Jaeger-LeCoultre Hybris Mechanica 11 – Master Ultra Thin Minute Repeater Flying Tourbillon
Jaeger-LeCoultre Hybris Mechanica 11 – Master Ultra Thin Minute Repeater Flying Tourbillon

Tout, en effet, dans ce garde-temps d’exception concourt de concert en vue d’un objectif central: donner à la grande complexité mécanique les atours les plus simples, l’apparence la plus dépouillée, l’allure la plus élancée. Et ouvrir ainsi une nouvelle ère aux grandes complications, l’ère de la minceur et de la finesse les plus poussées. Sous le visage si pur et si dépouillé de la montre Master Ultra Thin Minute Repeater Flying Tourbillon, entre ses formes si tendues et si fines, bat un magistral mouvement automatique de seulement 4.8 mm d’épaisseur, ultra-plat dans toutes ses dimensions, qui combine tourbillon volant et répétition minutes. Avec son épaisseur totale de 7.9 mm glace comprise, la Master Ultra Thin Minute Repeater Flying Tourbillon est la répétition minutes la plus plate de sa catégorie.

Mais pour en arriver là, pour inaugurer ainsi un nouveau chapitre dans le grand livre de la mécanique horlogère - l’ère des Grandes Complications ultra-plates -, pour parvenir à tant de “mesure”, il fallait l’hybris d’une longue, très longue histoire. L’histoire d’une accumulation progressive de savoirs, d’une suite ininterrompue d’inventions et d’innovations. Car l’objectif de la finesse, qui plus est pour une montre à grande complication, implique de devoir surpasser toute une série d’obstacles qui touchent aussi bien à la technicité horlogère qu’à l’art et la manière de l’habillage de la pièce. 100 ans de pratique dans le domaine des montres ultra plates ne sont pas de trop pour parvenir à maîtriser toutes les difficultés qui se présentent.

 La longue quête de la minceur

L’histoire de cette quête de la minceur commence en effet en 1907, à Paris. Deux hommes, Edmond Jaeger, entrepreneur et homme d’affaires parisien, et Jacques-David LeCoultre, horloger de la Vallée de Joux, viennent de créer ensemble une montre de poche de forme “couteau” qui abrite le Calibre LeCoultre 145, dont l’épaisseur ne dépasse pas 1,38 mm. Ce record absolu en son temps est la réponse horlogère de Jacques-David LeCoultre au challenge que lui a lancé Edmond Jaeger 4 ans auparavant, le mettant au défi de réaliser en commun une montre aussi plate et fiable que possible. La plus plate au monde.

En couverture du Magazine Europa Star Août/Septembre 2014: Jaeger-LeCoultre - Quand la “démesure” est toute mesurée

C’est là le geste inaugural d’une véritable saga de la minceur, le début d’une longue série de mouvements ultra plats qui marqueront l’histoire de Jaeger-LeCoultre et celle de l’horlogerie. Parmi ceux-ci, relevons les tout premiers mouvements qui sont à l’origine de cette lignée : le Calibre LeCoultre 136 à répétition minutes (1907), le Calibre LeCoultre 6EB, premier mouvement rectangulaire ultra plat (1908) ou encore le Calibre LeCoultre 11CCVEP, un étonnant chronographe ultra plat (1908).

Tout au long de son histoire, la Manufacture Jaeger-LeCoultre a obstinément poursuivi cette recherche horlogère qui fait sans doute partie des fondamentaux de la discipline. Car qui s’attaque à la minceur doit aussi sans cesse composer avec une autre règle horlogère incontournable: la fiabilité. Boîte et mouvement, fonctions et fonctionnalité, construction et habillage procèdent dès lors d’une seule et même intention constructive.

La nouvelle Master Ultra Thin Minute Repeater Flying Tourbillon est certes le fruit de cette histoire mais elle la dépasse et la couronne. Car c’est aussi un concentré d’innovations d’avant-garde.

 Un couronnement et une nouvelle ère

La nouvelle Master Ultra Thin Minute Repeater Flying Tourbillon est certes le fruit de cette histoire mais elle la dépasse et la couronne. Car c’est aussi un concentré d’innovations d’avant-garde (huit brevets en attestent, dont six nouveaux brevets en cours de dépôt). Des innovations qui touchent à la précision de la montre, à sa fiabilité, à l’architecture inédite de son tourbillon volant, à la force et à la qualité véritablement “cristalline” du son qu’elle émet, à son système d’activation et d’armage de la sonnerie, à l’architecture tendue et à la finition de son mouvement et, bien entendu, à sa finesse intrinsèque.

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Commençons par son tourbillon. Loin d’être de construction classique, son architecture inédite permet non seulement de gagner en épaisseur mais offre également une visibilité totale sur cet organe battant de la montre. Au final, c’est un tourbillon volant dont le balancier est lui aussi volant. Une première mondiale.

Dans un tourbillon traditionnel, la roue de balancier est prise à l’intérieur d’une cage soutenue par un pont supérieur. Ici, dans ce tout nouveau tourbillon volant, il n’y a plus de pont supérieur. La cage a apparemment disparu, réduite à son minimum et positionnée à l’arrière de la roue de balancier qui semble ainsi “voler” toute seule dans l’espace. Cette architecture inédite offre au regard une spectaculaire vue plongeante au cœur de ce système où bat un nouveau type de spiral magnifiquement bleui. Ultra performant, c’est un spiral cylindrique plat entièrement travaillé à la main, doté de deux courbes terminales qui lui assurent une parfaite respiration concentrique, donc une extrême précision (brevet déposé).

Mais le geste avant-gardiste ne s’arrête pas là. Loger un système de remontage automatique dans un boîtier ultra plat est une gageure qui implique de devoir repenser toute l’architecture du calibre. Le système de remontage automatique conçu pour procurer son énergie à la Master Ultra Thin Minute Repeater Flying Tourbillon est de type périphérique. Le remontage est ainsi assuré par une bague en platine montée sur un “immense” roulement à billes circulaire qui oscille non plus sous le mouvement mais tout autour du mouvement. Cette bague en constante oscillation est visible à travers des ouvertures aménagées sur tout le pourtour du cadran d’argent grené.

  Un nouveau système d’armage

Cet ingénieux système de masse périphérique a ouvert la voie à la réalisation d’une autre innovation. Usuellement, l’armage d’une répétition minutes se fait par le biais d’une gâchette disposée sur le flanc du boîtier. Ici, cette gâchette traditionnelle est remplacée par un mono-poussoir rétractable de seulement 2 mm de hauteur (brevet déposé). Situé sur le flanc de la montre, à 10h, ce poussoir d’armage rétractable est sécurisé par un petit loquet situé à 8h. Il est non seulement discret et ergonomique, permet d’armer la sonnerie d’une simple poussée mais garantit aussi à la montre une étanchéité parfaite (3 atm). Autre avantage, d’ordre esthétique, il permet au boîtier de conserver la fluidité absolue et la finesse de sa forme ronde.

 A la recherche scientifique du meilleur son

Cet inédit poussoir rétractable vient armer une répétition minutes qui elle aussi est un véritable concentré d’innovations touchant à la puissance du son émis, à sa qualité mais aussi à la simplification rythmique de ses séquences sonores. En effet, une répétition minutes traditionnelle sonne dans l’ordre les heures, les quarts et les minutes. Par exemple, à 8h17, elle va frapper 8 fois le timbre des heures, une fois celui des quarts et deux fois celui des minutes. Mais, autre exemple, à 8h12 donc en l’absence de quarts, cette répétition traditionnelle va frapper 8 fois le timbre des heures, va effectuer une pause pour “laisser passer” le quart avant de frapper 12 fois les minutes. Dans le nouveau système développé par Jaeger-LeCoultre, ce “temps mort” entre l’heure et la minute est purement et simplement supprimé, offrant ainsi pour la première fois en horlogerie une lecture auditive de l’heure ininterrompue et parfaitement logique. La puissance et la qualité du son émis ont également fait l’objet d’âpres recherches acoustiques menées par la Manufacture de façon scientifique depuis quelques années déjà.

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Traditionnellement, le son est obtenu par un simple marteau qui vient frapper le timbre sur lequel il vient rebondir. Ici, cette frappe a été optimisée par le biais de marteaux à trébuchets dûment brevetés, inspirés des anciennes catapultes du Moyen-Âge dont la force était décuplée par la partie mobile qui contenait le projectile. Grâce à ce système de marteaux à trébuchets, le coup est porté nettement, sans rebondissement possible et avec une force de transmission énergétique supérieure (80% contre 10 à 30% pour un marteau classique). En outre, ces marteaux viennent frapper des timbres monoblocs dont la section n’est plus ronde mais carrée ce qui, en augmentant la surface de contact avec le marteau, procure une force inédite au son émis. La transmission de ce son est encore renforcée par l’entremise d’un timbre Crystal directement soudé à la glace saphir à laquelle il transmet directement ses vibrations – le saphir étant un excellent conducteur. Il en résulte un rendu sonore d’une qualité exceptionnelle, véritablement digne d’être qualifiée de cristalline.

 Hommage à la tradition

Fabriqué, assemblé et décoré à la main, le mouvement mécanique à remontage automatique, Calibre Jaeger-LeCoultre 362, qui anime la Master Ultra Thin Minute Repeater Flying Tourbillon, d’une hauteur de seulement 4.8 mm, est certes une somme d’innovations mais fait aussi référence à la longue et noble tradition des montres de poche historiques de Jaeger-LeCoultre. L’ébauche et les ponts sont ainsi réalisés en maillechort, un prestigieux alliage traditionnel cuivre-nickel-zinc qui a la particularité de se patiner magnifiquement avec le temps. Avec les finitions Haute Horlogerie de ses composants, la décoration en Côtes de Genève de ses différents ponts, l’anglage intégralement réalisé à la main (dont de complexes angles rentrants traditionnels), le soin extrême apporté à l’aspect esthétique de ce mouvement est dans la droite ligne historique de la Manufacture.

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Cet élégant et magistral mouvement ultraplat est intégré dans un boîtier aux proportions idéales, d’une épaisseur de 7,9 mm pour un diamètre de 41 mm. Ce boîtier est taillé dans de l’or gris extra-blanc 18 carats, un choix autant esthétique que fonctionnel car l’or gris est réputé pour ses excellentes qualités acoustiques. La lunette, les flancs et les cornes effilées sont entièrement polis à la main.

Tout aussi évocateur de la filiation historique et des correspondances esthétiques avec la lignée des montres de poche de la Manufacture, le cadran est d’une parfaite et classique sobriété. Index et minuterie décalquée noir selon les canons de la tradition, se détachent avec netteté sur la finition grenée argentée du cadran au centre duquel tournent de nouvelles aiguilles “Dauphines” plus longues, délicatement ouvragées, polies et grenées. A 6 h s’expose théâtralement le tourbillon volant ultraplat tandis que le pourtour du cadran est percé de petites ouvertures régulières qui permettent d’observer les rotations du segment de masse circulaire en platine colimaçonné. Dernier détail: le point de contact soudé entre le talon du timbre et la glace saphir est délicatement marqué de notes de musique.

Disponible en édition limitée à 75 exemplaires, cette Hybris Mechanica 11, est montée sur un bracelet alligator haut de gamme et boucle ardillon.

La “démesure” – l’hybris – se cache décidément sous des atours dignes de la plus classique des mesures.

Source: Europa Star August - September 2014 Magazine Issue